Avez-vous déjà vu une opération de relations publiques faire une jambette directement aux relationnistes ? Vous savez, le genre de stratégie de type « anti-stratégique ». Le dernier exemple nous vient d’un message Twitter sponsorisé par le FAC (Financement agricole Canada) qui disait la phrase suivante : « Un agriculteur ou un éleveur qui parle pour lui-même est beaucoup plus crédible qu’une firme de relations publiques. » Sous ce message, nous pouvions voir un clip vidéo de Temple Grandin.

On assume ici toute la postmodernité de la stratégie. On peut cependant  se questionner sur l’efficacité de mettre l’accent sur le fait qu’un secteur d’activités possède des côtés plus sombres si en revanche nous utilisons le savoir-faire de ce même secteur d’activités.  Nous pouvons croire que ce stratagème est utilisé pour créer une réelle distinction entre nous et le groupe ou pour partager des valeurs communes positives avec les gens qui écouteront notre message.

Cependant, même si le message primaire passe assez bien, le problème arrive lorsqu’on se met à réfléchir à ce qui vient de nous être dit. À ce moment, la dissonance communicationnelle entre le message et le messager s’installe. Cette dissonance existe chaque fois que le messager et le message ne semble pas en phase. Quand qu’une entreprise nous rappelle à chaque heure dans une publicité de limiter la consommation de son produit. Quand un politicien nous dit qu’il ne fait pas de politique. Quand un scientifique devient un militant. Etc. Chaque fois, une partie de notre cerveau enregistre le message primaire, alors qu’une autre partie de notre boîte crânienne se questionne sur la crédibilité du messager.

On commence alors à se demander si les personnes ou entreprises qui font leur promotion sur le dos de la mauvaise réputation de leur propre industrie ou produit ne sont pas elles-mêmes les pires du groupe. Je ne dis pas que c’est le cas ici, mais il en demeure pas moins que tout ceci laisse perplexe et n’aide en rien la réputation des relationnistes.

En passant, Temple Grandin n’est ni un agriculteur ni un éleveur, c’est une femme magnifique avec une histoire hors du commun qui mérite d’être lue.