Trois « petites » tendances pour l’année qui débute.
Comme tout spécialiste en relations publiques et en communication, vous faites consciencieusement la lecture de toutes ces chroniques qui recensent pour vous les grandes tendances de la profession pour 2017. Ces grandes tendances vous permettent de voir loin et d’en tenir compte lorsque vous préparez vos stratégies sur du moyen et long terme.
Mais dans votre travail quotidien, quelles seront ces « petites » tendances qui pimenteront votre vie professionnelle en 2017 ? En voici trois.
1re tendance – Facebook deviendra l’une de vos sources préférées pour vous informer
En 2016, vous alliez sur Facebook pour savoir ce que pensaient vos clients de vos produits ou votre organisation. Dans d’autres cas, avouez-le, vous n’étiez sur cette plateforme sociale que pour y voir les nouvelles photos de chats publiées par tante Gertrude. Mais ça risque de changer.
Facebook a récemment lancé son « Journalism Project ». Certains analystes croient qu’il s’agit de la réponse de la firme de Mark Zuckerberg à la propagation de fausses nouvelles sur ce réseau social. Peut-être, mais ça ne sera pas tout. Facebook affirme vouloir créer une meilleure synergie avec les informations publiées par les médias traditionnels et celles qui circulent sur son réseau. Et avec les moyens dont cette firme dispose, cela risque d’être bien fait.
On peut déjà imaginer que l’information y sera mieux colligée, bien présentée et que, malgré vos préjugés, ce nouveau guichet unique d’informations en temps réel deviendra irrésistiblement pratique pour y voir d’un coup d’œil tout ce qui se passe dans l’actualité.
Sans présumer du résultat final de ce projet, on peut déjà imaginer que cela ressemblera à une sorte de concentrateur de nouvelles, un hub comme on en retrouvait sur nos bons vieux BlackBerry qui nous permettait de lire et de répondre à tous les messages de toutes nos messageries à partir d’une seule et même application.
Une prédiction: en 2017, vous vous informerez davantage en allant sur Facebook.
2e tendance – Votre prochaine gestion de crise sera peut-être causée par un troll
Dans le jargon Internet, un troll est une personne qui sévit sur les pages d’un réseau social en publiant des commentaires de façon à créer une polémique.
À l’automne 2016, un grand quotidien de la métropole a publié en première page une capture d’écran d’un message Twitter d’un troll qui s’indignait de la tenue (disons relâchée) d’une jeune artiste de la relève lors d’un gala. C’était du jamais vu. Ce commentaire constituait la pierre angulaire d’une série d’articles et de chroniques publiés la journée même par ce quotidien.
Puis, il y a quelques jours, un autre grand quotidien montréalais en a remis en publiant un article sur cette même artiste qui répliquait à un certain « John Smith » qui avait publié un message misogyne à son propos, capture d’écran dudit message à l’appui.
Il faut savoir que John Smith, tout comme John Doe, est un pseudonyme utilisé depuis 1768 dans le Commun Law anglais pour désigner un plaignant inconnu. Si ce pseudonyme est encore utilisé par un troll sur Facebook, c’est que son auteur manquait visiblement d’imagination pour se trouver nom plus… discret.
Mais ce qui importe ici, c’est que les médias traditionnels n’hésitent plus à publier des reportages basés sur les affirmations provenant de sources tellement secrètes… que leurs journalistes ignorent eux-mêmes qui sont réellement leurs sources.
En 2017, vous aurez peut-être à défendre votre réputation, celle de votre organisation ou de vos produits face à un troll qui serait peut-être un compétiteur ou votre ex-conjoint vengeur.
3e tendance – Commanderez-vous un sondage auprès de seulement 136 répondants ?
Vous écoutez la radio en vous rendant au bureau un matin et vous entendez une journaliste présenter une nouvelle « à surveiller aujourd’hui ».
En s’adressant à l’animateur avec sérieux, elle affirme que si 136 personnes sur Facebook ont réagi à cette nouvelle, c’est la preuve, selon elle, que cette nouvelle est importante.
Il n’y a pas si longtemps, les médias traditionnels hésitaient à publier les résultats des sondages que nous leur faisions parvenir si le nombre de répondants était inférieur à 2000. Ou encore s’ils percevaient un biais méthodologique tel que la représentativité de l’échantillon de répondants.
Cette nouvelle manie des médias traditionnels de penser que les grands enjeux du jour se résument à ce que des internautes écrivent sur un réseau social aura forcément une fin. Mais cette manie ne cessera probablement pas en 2017. Hélas.
Patrick Howe
Associé et cofondateur